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Rencontre avec Julie Legrand

Mostra de Mende

2015

« Entrée en matière », une thématique qui est une évidence pour cette artiste ! Le verre, le plastique, la pierre sont autant de matériaux voués à l’expérimentation. Elle détourne les objets du quotidien, tel un pneu, un tabouret, une éponge, un câble électrique pour imaginer des formes poétiques, voir magiques. De ce croisement naît un nouvel équilibre, un nouveau dialogue ! Jeudi 26 mars, il est 9h30 et une longue journée de montage s’annonce… Venue de Paris, Julie Legrand ouvre les portes du camion et laisse entrevoir une multitude de cartons, d’emballages, d’outils et un chalumeau. Au fur et à mesure de l’installation en vitrine, les œuvres et l’artiste se dévoilent…

Tout d’abord, comment avez-vous connu la Mostra de Mende ?

En réalité, je ne connaissais pas la mostra avant d’être invitée par Laurent Joyeux. Je me suis renseignée, le concept m’a semblé intéressant et le sous titre « lèche-vitrine d’art contemporain » m’a intriguée. Puis, de manière générale, j’apprécie de venir travailler dans des villages et dans le sud !

 

Pouvez-vous nous éclairer sur votre parcours ?

J’ai d’abord suivi les écoles préparatoires en lettres classiques d’hypokhâgne et khâgne, puis j’ai poursuivi en licence et maîtrise de Lettres Modernes. J’ai également préparé une Licence d’Arts Plastiques. Puis, je suis rentrée aux Beaux-Arts de Cergy en 4ème et 5ème année. Ensuite, j’ai appris le travail du verre en autodidacte. Il y a un an et demi j’ai réalisé un mastère en « Création et technologies contemporaines » à l’ENSCI, sur les processus de fabrication et les rapports entres techniques anciennes et nouvelles.

Vous êtes artiste plasticienne...

Je ne suis ni un designer, ni un artisan. Même si j’utilise des techniques de fabrication traditionnelles ou très modernes, mon approche est différente de celle des arts appliqués. Les thématiques envisagées, les installations, les concepts de monstration sont en permanence en dialogue avec l’histoire de l’art autant qu’avec les évolutions de ma vie. Les œuvres les reflètent et me permettent de mieux les « saisir », aux deux sens du terme.

 

Le verre est particulièrement présent, quel est le déclic qui vous a lancé dans cette matière ?

Il y a plusieurs années, j’avais une idée pour une pièce, que je ne voyais qu’en verre ! Alors, je suis allée à la rencontre de verriers pour observer et apprendre la technique. J’ai travaillé dans l’atelier d’un artisan pendant trois semaines et ma pièce était réalisée. Après cela, j’ai construit mon propre four de recuisson, dans mon atelier ! Depuis cinq ou six ans, je poursuis mes expérimentations et mes recherches de façon autonome.

 

Mélange des matériaux…

Je souhaite ajouter, que malgré l’omniprésence du verre dans le travail que j’expose ici ; je travaille aussi d’autres matières. D’ailleurs, quand on regarde l’ensemble de mes pièces, on remarque qu’il y a toujours une hybridation entre les matériaux, une texture n’est jamais seule. Le bois dialogue avec des plaques de verre, le verre effilé s’associe à la pierre, l’éponge au plastique industriel, etc. Je mets en relation les objets du quotidien avec des matières qui les excèdent, les traversent, les vivifient.

Comment avez-vous envisagé les vitrines comme espace d’exposition ?

La vitrine est un élément que j’ai déjà eu l’occasion de questionner, en 2008, pour les Galeries Lafayette, à Paris. Pour ce projet, j’ai investi l’extérieur, en traitant directement la surface de la vitrine. En partenariat avec une usine, j’ai soufflé des plaques de plastique transparent, la vitrine est devenue un volume, comme des bulles. Evidement, le contexte est totalement différent, par rapport à la Mostra de Mende. D’une part, je n’ai pas vu les vitrines en amont, il n’y a pas eu de repérages autrement qu’en photographies. Je découvre les vitrines en même temps que l’installation ! Je questionne davantage la mise en espace d’une œuvre, plutôt que la surface entre l’œuvre et le spectateur, la vitre de la vitrine elle-même.

 

Les pièces présentées, sont-elles conçues spécialement pour la manifestation ?

Les quatre pièces visibles dans la vitrine d’Optic 2000, (cf.visuels), ont été produites spécifiquement pour la mostra de Mende. Elles sortent tout juste de l’atelier. J’ai réalisé quelques retouches en arrivant, c’est donc la première fois qu’elles sont montrées ! Mes autres pièces, présentées dans trois vitrines supplémentaires, s’adaptent chacune au contexte de monstration des vitrines et des différents espaces, tels une ancienne boutique ou une fenêtre en coin de rue…

Site de l'artiste: http://julie-legrand.tumblr.com/

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